Haru était plongé sur son oeuvre depuis des semaines, voir des mois. C'était la première fois qu'il y mettait autant d'énergie sans se décourager et décider de tout foutre à la poubelle pour recommencer à zéro. Il faut dire que sa mère lui avait promis une place à son prochain vernissage alors il y avait mis tout son coeur. Il s'agissait d'une représentation plutôt abstraite d'un jeune homme perdu dans une forêt de bamboo avec un contraste important de couleurs froides et chaudes. Personne n'avait encore vu sa toile - pas qu'il était du genre à montrer son travail à qui que ce soit, étant plutôt solitaire - mais même sa mère, son mentor, n'avait pu y jeter un coup d'oeil. Il en était aux touches finales, celles qui complèteraient son oeuvre bientôt prête à signer.
Évidemment, absorbé comme il était par son travail, il n'avait pas le temps, et encore moins l'envie, de mettre le nez dehors. Sa gouvernante n'était plus présente à la maison, son père ayant décidé qu'il était assez vieux pour se débrouiller par lui-même, ce qui était mal connaître Haruto. Il utilisait maintenant les services de coursiers pour tout est rien. C'est d'ailleurs après plus de dix heures penché sur sa toile qu'il réalise qu'il meurt de faim. Il devrait sans doute se faire librer quelque chose... Prenant non téléphone, il ouvre une application et passe une commande pour un bento dans une petite place pas très loin. Ils sont généralement bons et les livreurs sont rapides.
D'ailleurs, à peine sa commande placée on cogne à la porte de son atelier. Était-ce possible que ce soit rapide à ce point? Et puis habituellement, il préférait que l'on dépose la nourriture devant sa porte, lui évitant ainsi toute interaction. Il soupire et se décide à se lever pour ouvrir, apercevant un jeune homme avec une immense boîte qui semble particulièrement lourde. Ah. Il s'agit sans doute de son matériel qu'il renouvelle quelques fois par année. Tentant de cacher son agacement, il ouvre la porte un peu plus grand et sans regarder le coursier, point le coin libre de son atelier, juste derrière la toile sur laquelle il travaillait.
Tu peux déposer ça là. Fais attention.
Son atelier est plutôt encombré et il voulait éviter que le jeune homme se mette le pied dans un bol rempli de peinture ou sur son pinceau favori.
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